Tabi no Yume – Restaurant Japonais – Marseille – Sainte Anne
Je suis très contente de vous parler d’un restaurant que j’ai enfin visité : Tabi no Yume.
Ce joli restaurant japonais situé dans le quartier Sainte Anne est tenu par un japonais, un vrai de vrai ! Un passionné qui n’hésite pas à partir aux aurores pour pêcher lui même ses poissons afin de les retrouver dans ses jolies assiettes quelques heures plus tard.
Ce chef : Ippei Uemura, a vécu au Japon et y retourne régulièrement pour y chercher du boeuf Ishigaki, une sorte de boeuf de Kobe puisqu’ils ont les mêmes conditions d’élevage.
La différence vient du fait que ces boeufs sont élevés à Ishigaki, dans les îles paradisiaques japonaises d’Okinawa.
Notre passionné y est même allé visiter le centre d’élevage. C’est qu’il ne fait pas les choses à moitié !
Mais Ippei n’a pas fini de vous surprendre, il utilise également une technique complètement innovante : intégrer une sonde au poisson encore vivant pour l’endormir avant de le tuer. De cette manière on obtiendrait une chair bien plus moelleuse et tendre.
J’ai d’ailleurs eu l’occasion de vous parler de ce chef incroyable lorsque je l’ai rencontré au salon Food in Sud (vous pouvez retrouver mon article ici).
Le jour où j’ai enfin mis les pieds dans son restaurant j’étais excitée comme une puce à l’idée de savourer ses mets.
La décoration est sobre et classe, pas de chichis.
Une dizaine de tables, un comptoir avec tabourets hauts pour y déjeuner comme au Japon, face au maître sushi.
J’étais surprise d’y trouver de jeunes serveurs en costumes, et qui faisaient en sorte de vous servir du mieux possible.
Cela donnait un air limite « gastro », on sent que le service se veut de qualité.
Nous avons pourtant pas mal attendu avant d’être servis mais il y avait tellement de monde ce soir là, c’était complet !
J’ai bien aimé aussi les petits origamis déposés sur la table, faits à base de post it. 🙂
La carte est variée, avec différents menus allant de 29€ à 89€ (j’y suis allée le soir).
En apéro j’étais heureuse d’y retrouver mon alcool favori : l’umeshu (liqueur de prune) mais que vois-je en dessous ? Du yuzushu soit une liqueur de yuzu !!! Le yuzu est un agrume japonais que j’adooore. Je ne me suis pas fait prier pour en prendre un verre que j’ai siroté doucement tout au long de mon repas. Il était exquis. 🙂
Puis j’ai pris un menu raisonnable à 33€ qui me donnait droit tout d’abord à une mise en bouche :
des palourdes succulentes recouvertes de ciboule (il me semble) et trempant légèrement dans un bouillon délicieux (que je n’ai pas hésité à boire jusqu’à la dernière goutte !). Excellente mise en bouche et comme je le disais plus haut, la fraîcheur est au rendez-vous.
Puis tout est arrivé plus ou moins d’un coup :
Ma soupe miso, classique mais goûteuse.
Puis l’arrivée de mon plat, la présentation était tellement jolie et semblait très « rustique » grâce au « kama » : une marmite en acier recouverte d’un plateau en bois et qui continuait de cuire avec un réchaud.
Le serveur me met en garde de ne surtout pas toucher car c’est très chaud, et le plat a besoin de finir sa cuisson encore quelques minutes pendant que nous allons déguster nos entrées.
Il me dit aussi que s’il y a un peu de jus qui sort et qui dégouline ce serait normal, qu’il ne faudrait pas enlever le couvercle en bois pour autant.
Pas de soucis ! Promis juré je ne toucherais à rien ! Mais je continue d’observer ma marmite avec langueur… :3
Heureusement le défilé des entrées a su détourner mon regard.
Mon chéri a pris des « Tatsuta Age » des fritures de poulet mariné dont l’assiette est bien généreuse. Yummy !
L’un de nos amis a choisi des sushis au boeuf ishigaki gyu, la viande recouvre bien le riz. Le boeuf était vraiment tendre selon mon ami.
Il a également pris des sushis « maguro gunkan » (au tartare de thon).
De mon côté j’étais très intriguée par les « temari zushi », des sushis en forme de boule. Le coeur est fait de riz entièrement recouvert de poisson. Plusieurs variantes existent avec une composition de deux poissons sur une même bouchée.
J’ai choisi l’alliance Saint-Jacques/thon, une splendeur !
Puis arrive mon « zensaï » soit un trio d’entrées.
La présentation est très belle, sur une petite étagère ronde japonaise, chaque entrée est déposée sur un récipient différent.
Une huitre et sa sauce mimoji, très fraîche et bien cuisinée à la japonaise.
Un tartare de thon à la japonaise recouvert de graines de sésame et trempant dans une sauce soja sucrée.
Le thon est découpé en petit dés et je n’avais même pas besoin de le mâcher tellement il fondait en bouche.
Et enfin un carpaccio de canard qu’il fallait tremper dans une sauce gingembre..
Je lève les yeux au ciel pour vous dire comme c’est bon…: 3
En plat, mon chéri (qui est un grand fan de thon) a louché sur la carte lorsqu’il a lu « Yabiki Maguro Tsukimidare » : un oeuf poché sur des lamelles de thon mi-cuit le tout trempé dans une sauce tsukimidare.
J’ai bien sûr goûté et c’était d’une finesse… vraiment très bon.
Le thon aussi fondant que dans les mets précédents et bien assaisonné avec cet oeuf poché et la sauce tsukimidare.
Un ami, fan d’anguille a lui louché sur l »Unadon » : anguilles grillées sur un bol de riz. Un classique de la cuisine japonaise dont il ne se lasse pas.
Quant à mon plat, le serveur vient enfin soulever le couvercle en bois, la fumée s’échappe abondamment et une odeur envahit mes narines….
Le serveur s’apprête à me servir mais spontanément je lui demande de me laisser faire, j’avais trop envie de prendre en photo ces étapes et de le faire moi même.
Le plat « kamameshi » est composé de riz, légumes et poulet ou daurade (j’ai choisi daurade).
J’apprécie retrouver le riz bien grillé au fond de la marmitte.
Le plat n’est pas relevé, c’est très doux. La daurade a une cuisson façon vapeur et se détache toute seule.
A côté de ce plat, en accompagnement, je pouvais choisir soit un mix de tempuras ou un assortiment de sashimi (6 pièces dans les deux cas).
J’ai choisi les tempuras et je n’ai pas été déçue, ils étaient gourmands et j’ai été surprise de tomber sur un gros champignon entier ou encore un morceau de courge. J’y ai trouvé aussi de la courgette, crevette et aubergines, c’était encore une fois très bon.
Puis arrive le dessert, le moment que j’attend toujours avec impatience même si c’est signe qu’on en vient à la fin d’un repas, j’espère toujours être conquise pour une « happy end ».
Bien sûr, au tout début, lors de la prise de commande, nous avions jeté un coup d’oeil à la carte des desserts… Et notre choix était déjà fait pour un des desserts japonais qu’on aime le plus : le ichigo daïfuku : un gros mochi garni d’une fraise entière. Pour en avoir gouté au Japon je peux vous dire que c’est une véritable tuerie !
On les voyait passer aux tables des autres clients durant tout notre repas, peut être même un peu trop… ça aurait du nous mettre la puce à l’oreille puisque lorsque nous sommes arrivés à la commande de nos desserts il n’y en avait plus… tellement tristes ! 🙁
Au final il me fallait quelque chose d’exceptionnel pour me consoler… et Tabi No Yume l’avait ! Un cafe (ou thé) plus que gourmand !!!! Avec un léger supplément à mon menu (qui contenait un dessert).
Et quelle ne fut ma joie lorsque j’ai découvert la composition du café gourmand :
- un café (bien sûr…)
- une mini crème brulée au sésame noir
- une boule de glace sésame blond
- une gelée matcha/yuzu
- un angel cake matcha
Comment vous dire…. tout était EXCELLENT !! C’est tellement rare d’être autant satisfait des mets salés que sucrés dans un restaurant.
Le gros coup de coeur a été pour la crème brulée, qui à la première cuillère m’a parue pas assez « prise » un peu trop liquide et granuleuse, mais au fur et à mesure je me rendais compte qu’elle était juste parfaite ! Le bon gras du sésame… la bonne croûte craquante et caramélisée… je suis aux anges.
La boule de crème glacée au sésame rafraichit le palais avec gourmandise.
La gelée rafraichit en légèreté, les deux couches matcha et yuzu étaient bien distinctes, un côté âpre avec le matcha propre à cette poudre de thé, et la fraicheur acidulée du yuzu, très belle surprise pour une douceur qui d’habitude ne me donne pas plus envie visuellement (ça me parait pas assez « gourmand » comme j’aime dire), eh bien je pense que je repenserais à cette gelée la prochaine fois que j’irais au Japon et que je verrais ce genre de desserts, ça me poussera à les tester ! 😀
Enfin l’angel cake matcha… léger, aérien mais une bonne texture consistante malgré tout. Vraiment un dessert parfait qui m’a fait oublier le daïfuku. D’ailleurs je ne me souviens pas avoir été aussi emballée par un café gourmand !
Notre ami a pris une glace aux deux sésames.
Vous ai-je dit que les glaces sont bien sûr faites maison ? Un délice.
Pour conclure, entre ma première impression en voyant la diversité des menus (surtout par rapport à leurs prix) je m’attendais à ce que mon menu, l’un des plus petits de la carte, ne soit pas très « copieux » mais en fait je suis ressortie du restaurant bien repue, juste comme il faut.
Si vous souhaitez voyager au Japon tout en restant à Marseille c’est chez Tabi no Yume qu’il faut aller ! 🙂