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Restaurant Le Neuvième art par Christophe Roure – 2 étoiles Michelin – Lyon – France

Aujourd’hui je vous parle d’une merveilleuse expérience gastronomique que j’ai vécu ce week end, certainement la plus belle de mon quotidien fort gourmand et gourmet.

Pour la petite histoire, des amis très proches nous ont offert, pour mon chéri et moi même, un bien joli cadeau d’anniversaire : un aller/retour à Lyon  avec un déjeuner gastronomique dans la prestigieuse table de Christophe Roure : Le Neuvième Art qui est tout de même un restaurant 2 étoiles au guide Michelin, une première pour moi !

J’avais déjà entendu parler de Christophe Roure, mais je ne connaissais pas forcément son parcours.

Titulaire de trois CAP (cuisinier, charcutier et pâtissier) Christophe Roure a travaillé dans de prestigieuses maisons telles que celles de Paul Bocuse, Pierre Gagnaire ou encore Régis Marcon, tous triplement étoilés.

Il a ensuite ouvert en Avril 2003 son premier restaurant à Saint-Just-Saint- Rambert dans la Loire et a reçu sa première étoile seulement quelques mois après en Février 2004.

Il décroche l’excellent titre de « Meilleur Ouvrier de France 2007 » et c’est en 2008 qu’il obtient sa deuxième étoile.

Puis changement d’environnement, le chef et sa femme Nati s’installent à Lyon pour ouvrir Le Neuvième Art en Juin 2014 dans le quartier des Brotteaux dans le 6ème arrondissement. Et c’est encore une fois seulement quelques mois plus tard que le restaurant se voit décerné deux étoiles au Guide Michelin.

Après connaissance de ce fabuleux parcours, je vous laisse imaginer dans quel état d’excitation j’étais le jour J.

Lorsque nous sommes arrivés sur place, je dois dire que de l’extérieur le restaurant ne paie pas de mine, on pourrait passer devant sans s’en rendre compte.

Mais les quelques plaques sur la façade nous annoncent déjà l’excellence : « Les Toques Blanches Lyonnaises« , « membre des grandes tables du monde« …

Et bien sûr le « 2 étoiles Michelin« Après nous avoir reçus de manière très professionnelle et chaleureuse nous arrivons dans la salle du restaurant, nous étions les premiers.

Ambiance zen, pas de nappes sur les tables mais une forte mise en avant de matières naturelles.

Bois, pierre, feutrine, lin, verre, liège… Tout rappelle la nature dans une atmosphère douce et claire.

On nous installe dans un coin de la salle qui nous donne une superbe vue sur tout le restaurant, nous sommes à la fois aux premières loges de tout ce qui va se passer mais aussi comme dans une bulle durant ce déjeuner qui a tout de même duré plus de 3h30. Un service, je dirais même une mise en scène sans aucun temps mort qui ressemblait à un ballet gracieux, envoûtant et hautement artistique.
Soucieux du détail, on nous allume une pierre alimentée d’éthanol qui apporte une douce atmosphère et un peu de chaleur autour de notre table.

Cela donne vraiment une ambiance « 4 éléments » pour éveiller nos 5 sens qui seront tous en éveil lors de ce déjeuner au Neuvième Art qui est le terme donné à la Gastronomie.

Avant de découvrir l’art culinaire du Neuvième Art, nous découvrons la décoration qui est en parfaite adéquation avec ce qui suivra dans l’assiette.

Les designers Alain et Dominique Vavro ont créé un cadre cocooning et classe qui fait écho à la cuisine du chef.

Les luminaires de Lucio Fontana sont en accord avec le reste et apporte de la légèreté à l’ensemble. Je dirais même qu’elles donnent de la gourmandise visuelle car ces lampadaires ressemblent à des crêpes ondulées.

Puis nous découvrons la carte qui nous est présentée dans un petit carton sur la table.

3 mises en bouche, 5 plats, fromages (ou yaourt), avant-dessert, dessert et mignardises.

Un menu qui s’annonce déjà généreux, plein de surprises, audacieux et technique. Pour l’accompagner j’ai pris de l’eau CRYO de ma région puisqu’elle vient d’Aix en Provence !

Une eau de dégustation microfiltrée. CRYO c’est LA marque Française d’eau pour les tables gastronomiques.

Je ne la connaissais pas et je l’ai appréciée. Ses fines bulles ont su accompagner efficacement tous les mets de notre menu.Le ballet commence, l’équipe s’active et vient nous servir à deux la plupart du temps.

Première assiette que l’on nous dépose : Puis une seconde, il s’agit de notre première mise en bouche.

1ère mise en bouche :

Sardines soufflées au paprika, estragon et zestes de citron vert, accompagnées de crème au tandoori pommes et coriandre.

J’ai d’abord dégusté la sardine soufflée toute seule, c’est fin, délicat et aérien grâce à cette pâte soufflée. La sardine apporte une belle touche salée et l’estragon vient l’adoucir.

Enfin les zestes de citron vert donnent de la fraicheur acidulée bien agréable.

Mais lorsque je nappe le tout de crème tandoori, pommes et coriandre ça devient encore plus frais et gourmand. Il y a des morceaux de pommes qui fondent sur la langue associés au tandoori et à la coriandre c’est un festival de saveurs en bouche.

Après cette première dégustation pleine d’émotion nous arrivons à la deuxième mise en bouche :

2ème mise en bouche :

Tomate cerise recouverte d’une mousse façon espuma (je n’ai pas retenu exactement l’intitulé) au paprika, accompagné de son sablé parmesan à la mousse de chèvre.

Effet « waouh » garanti ! Visuellement c’est d’une telle délicatesse, on tarde à le déguster tant nous voulons prolonger ce plaisir visuel. C’est doux et gracieux.

On nous invite à enlever le pédoncule et à manger la tomate cerise en une seule bouchée.

Lorsqu’on le déguste on ressent bien la légèreté de l’espuma qui entoure la tomate, et lorsqu’on croque c’est un feu d’artifices. Vraiment excellent.

Et ce petit sablé parmesan à la mousse de chèvre est divin. Deux fromages qui se laissent leurs place. 

On nous emmène aussi un pain coupé en 4 qui nous accompagnera tout au long du repas.

A côté de nos assiettes nous avons également des sortes de plats en liège qui permettent d’accueillir nos morceaux de pain entamés.

Puis arrive la troisième mise en bouche :

3ème mise en bouche :

Oeuf de caille enrobé de lard colonata pané au pain de mie

La mise en scène est si poétique, tel un petit nid douillet.

En bouche c’est tout aussi chaleureux et réconfortant. L’oeuf de caille est mollet et le lard associé au pain de mie rendent la dégustation hyper gourmande. Un déjeuner qui commence sur un nuage.

Presque nostalgique de quitter ces mises en bouche mais tellement excitée de découvrir les plats qui nous attendent !

1er plat :

Royale de tourteau texture, émulsion citron

Deuxième effet « Waouh » lorsque l’assiette nous est déposée. Ce nuage mousseux accueille un lit de verdure et de copeaux de pain qui protègent la royale de tourteau déposée au fond et au centre de cette assiette, tassée tel un socle, ce qui donne une texture gourmande en bouche et qui contraste avec la légèreté des jeunes pousses et surtout l’incroyable mousseux de l’émulsion citron. A cet instant précis je dois dire que j’ai juste envie de pleurer de joie ! L’émulsion est si forte en citron et si légère en texture c’est tout juste incroyable !

Parmi les jeunes pousses j’ai cru reconnaitre le shiso, une plante aromatique asiatique que j’affectionne particulièrement.

2ème plat :

Fois gras poêlé, melon anisé et fève de tonka

D’habitude je ne suis pas ultra fan de foie gras poêlé, souvent trop mou en bouche.

Mais ici la texture reste bien ferme au coeur et moelleux à l’extérieur. Cette cuisson ultra maitrisée avec la tranche du foie gras gratinée et parsemée d’épices et aromates, c’est divin.

Mais alors mention spéciale pour son accompagnement : le melon anisé sur une crème de carotte, en bouche l’ensemble donne presque la sensation de manger de la mangue, c’est confus et dépaysant. J’adore ressentir toutes ces émotions qui viennent à moi.

Je tiens vraiment à mettre en avant le service irréprochable, une attention particulière à nous retranscrire les choses clairement et à faire en sorte de nous cocooner et nous éblouir de bonheur.

Je pense que mes yeux devaient être pleins d’étoiles, j’appréciais croiser les regards souriants de nos hôtes soucieux de notre bien être.

Nous avons eu affaire à pas moins de 6 personnes, chacun leurs spécialités selon les plats servis mais tous étaient à nos petits soins et complètement à l’écoute.

3ème plat :

Lieu jaune de ligne laqué d’un beurre pimenté, sushi de mangue verte et bouillon de crustacés

Les assiettes arrivent et les bouillons y sont versés sous nos yeux. Je n’ai pas manqué de capturer cet instant.

Si seulement les photos pouvaient aussi renvoyer les odeurs. Le bouillon de crustacés était très parfumé. Le sushi de mangue verte relevé aux zestes de citron était gourmand, mais ce que j’ai préféré dans cette assiette : ce lieu jaune de ligne parfaitement cuit, qui se détache tout seul et qui fond en bouche et surtout sa sauce tomate épicée agrémentée de petites graines qui éclataient sous la dent.

J’ai ensuite pris plaisir à saucer avec le pain dont la mie absorbait généreusement le bouillon, c’était exquis.

4ème plat :

Ragoût de coquillage et girolles parfumé à la citronnelle et gingembre frais, rehaussé d’une hollandaise au siphon

Cette présentation qui donne l’impression d’être entre terre et mer reflète exactement le ressenti que laisse ce met en bouche.

Le côté végétal des herbes ciselés, des girolles et de la truffe râpée donnent un fort goût de « terre » et à ma grande surprise l’alliance est parfaite avec les coques, coûteaux, huitres, moules ultra iodées. Enfin l’hollandaise au siphon enrobe le tout avec gourmandise et légèreté, chaque cuillère est pleine de textures sous la dent. Puis arrive le dernier plat, avec excitation, tristesse et joie à la fois.

Excitation car ce dernier plat s’annonce vraiment exceptionnel, tristesse car ce sera notre dernier plat et joie car on approche du dessert que j’attend toujours avec impatience dans un repas.

5ème plat :

Boeuf Wagyu « Blackmore » cuit au feu de bois, céleri boule en croûte de sel et poudre de menthe.

Mise en scène pour ce dernier plat qui demande une certaine préparation sous nos yeux.

A gauche nous avons la boule de croûte de sel que le maitre d’hôtel vient tapoter avec une cuillère pour qu’elle puisse s’ouvrir et laisser découvrir le céleri. Il en récupère un morceau qu’il dépose sur l’assiette, puis la pipette dans l’huile d’olive et vient en napper le céleri, sur lequel il finit par déposer la poudre de menthe. Enfin il fait couler une généreuse larme de jus de viande.

L’assiette est graphique et présente encore des couleurs qui nous rappellent la nature.

Le boeuf Wagyu Blackmore c’est la combinaison entre deux cultures.

Comme l’explique très bien le chef sur son blog « christopheroure.com » :

« Ce bœuf, qui à l’origine est issu du Japon, Christophe Roure l’a fait mariner dans une sauce soja avec de l’ail noir. « Je l’ai ensuite légèrement fumé et grillé au barbecue « Green egg » que nous avons en cuisine ». Une technique concluante ! « Les premiers tests ont été les bons ».

En parallèle, pour conserver la connotation asiatique rappelant l’origine du bœuf, le chef a élaboré un jus partant de cette marinade, en y ajoutant du genièvre, de l’orange, le tout avec une liaison au foie gras, de l’artichaut cuit et de l’huile de sésame grillé. « Ce plat est la combinaison de deux cultures : Le Japon avec la sauce asiatique et l’Australie avec le côté grillé du barbecue, un mode de cuisson très prisé dans ce pays » »

Le plat le plus charnel des 5. Ce côté grillé et fumé de la viande, cette note herbacée avec la menthe et la sucrine brûlée sur ses bords et cette sauce parfumée, c’est un plat intense et brute. La viande est quant à elle hyper fondante et généreuse. Les morceaux sont un véritable bonheur en bouche, on les déguste pleinement et on a tendance à vouloir les économiser sur la fin de notre assiette tant on aimerait faire durer le plaisir aussi longtemps que possible.

Parfait choix pour clôturer ce ballet de plats.

Fromages

Nous arrivons ensuite aux fromages, un chariot ambulant rempli de fromages de différentes régions de notre belle France.

On nous les présente tous, d’abord par type : fromage au lait de chèvre, au lait de vache…

Puis le nom de chacun… Il y en a tant que je ne connais pas !

J’ai porté mon choix sur 4 fromages et on me dispose l’assiette en me conseillant une dégustation dans un sens bien précis : du St Félicien au banon, vers le maquis Corse pour finir sur le Gaperon.

Je ne connaissais pas du tout le Gaperon et j’ai tout simplement adoré !

Avant-dessert

Sorte de « paille d’or » moderne et revisitée, une pâte ondulée, fine et croustillante, surmontée de crème à la vanille, gelées de fraises, framboises fraîches et petites feuilles de menthe.

La menthe est assez puissante, le tout en bouche est un enchantement des papilles.

Des saveurs que nous connaissons bien et qui nous réconfortent.

Dessert :

Soupe de pêches blanches, bulle de verveine et granité sphérique

Première chose que l’on nous emmène sur la table : le granité sphérique recouvert d’une cloche de verre givrée mais qui a été soulevée très vite et que je n’ai pas pu prendre en photo, mais c’était d’une telle délicatesse !

Ce granité est excellent.

Et la soupe est arrivée avec une petite bougie et toutes les félicitations du maitre d’hotel qui nous les emmène.

Cette soupe est un peu épaisse et nappe le palais en bouche, parsemée de petits cubes de gelées de pêches, de quelques myrtilles coupées en deux et de bulles mousseuses  légèrement gélifiées de verveine qui éclatent en bouche.

Une belle sensation de fraicheur et de gourmandise.

Pour un restaurant deux étoiles, je m’attendais néanmoins à un dessert plus structuré et technique visuellement mais c’était tout de même un enchantement des pupilles et papilles.

Mignardises

Enfin j’ai fini avec un café accompagné de ses mignardises.

Mignardises que l’on nous conseille de déguster de gauche à droite.

La pâte de fruit abricot, la tartelette caramel yuzu et la lunette framboise sont élaborées par l’équipe du Neuvième Art.

Le chocolat au lait ganache citron vert basilic et le chocolat noir fraise coco sont quant à elles des créations de Philippe Bel, chocolatier meilleur ouvrier de France.

Mention spéciale pour la mini tartelette au caramel yuzu et le chocolat au lait ganache citron vert basilic.

Enfin pour clôturer ce déjeuner exceptionnel et très copieux : le panettone confectionné sur place dans les cuisines du restaurant.
Un petit panettone à la croûte bien croustillante, au coeur hyper moelleux et à la mie filante parsemée de raisins d’un autre monde.

A la fin de ce déjeuner d’exception, nous ne sommes pas si tristes de le finir, car nous sommes à la fois apaisés et rassasiés d’avoir eu autant d’émotions et de sensations durant ces 3h30 de service.

Le Neuvième Art est une table, certes gastronomique, mais surtout chaleureuseconviviale et généreuse chose que je ne pensais pas forcément trouver dans un restaurant 2 étoiles.

Nous sommes sortis complètement repus mais avec des papillons dans le ventre et des étoiles pleins les yeux.

Une expérience que j’espère avoir la chance de renouveler dès que possible.

Restaurant Le Neuvième art par Christophe Roure – 2 étoiles Michelin – Lyon – France

173 Rue Cuvier, 69006 Lyon

Téléphone : 04 72 74 12 74

Ouverture :  

Du Mardi au Samedi :

12h00 – 13h30 / 19h30 – 21h15

Fermé le Lundi et le Dimanche

Page Facebook  : 
https://www.facebook.com/LeNeuviemeArt/
 Blog du chef Christophe Roure  : 
http://christopheroure.com
Site Internet : 
http://www.leneuviemeart.com

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